Catégorie : Jeu de rôle

  • 7 juin 1885

    Nous avons passé la nuit sur le plateau après avoir déchargé les ballons. Un camp de base sera déployé à proximité des ballons et nous partirons en petits groupes pour explorer l’île. Ce matin, le ciel est couvert. Il ne pleut pas encore, même si les embruns pourraient laisser penser le contraire.

    Nous sommes trois dans mon groupe : Pauline, notre pisteuse ; Benson, le naturaliste ; et moi, en charge d’enregistrer nos découvertes. Je dois dire que j’ai aussi endossé le rôle d’intendant et de porteur. J’espère que nous ne ferons pas trop de découvertes en route (ou en tout cas des découvertes légères).

    Alisan nous a envoyés explorer la forêt de feuillus qui se trouve au sud-est du plateau. La descente n’a pas été de tout repos. Après quelques heures de marche, nous sommes parvenus à l’orée de la forêt. Nous pensions l’île inhabitée, mais nous nous sommes engagés dans ce qui semblait être un sentier forestier. Peut-être une piste animale ? Notre hypothèse a été rapidement battue en brèche car après quelques dizaines de minutes de marche, nous sommes tombés sur ce qui semble être des cultures dans la forêt.

    Je ne pense pas qu’aucun animal ne soit capable de produire de telles structures. Je n’avais jamais rien vu de tel : des monticules de terre, comme des petites collines, ont été constitués autour des arbres. De nombreuses plantes et tubercules semblent pousser en palier sur ces monticules, savamment aménagés pour offrir à chacune la place dont elle a besoin. Des zones ont été éclaircies dans la frondaison des arbres pour permettre à la lumière de pénétrer les sous-bois. Ces zones sont environnées de buissons contenant des baies d’un rouge opalescent, semblant pousser spontanément dans cet environnement protégé. J’ai demandé à Benson ce qu’il en pensait, mais il n’ose pas avouer qu’il n’en sait pas plus que moi. Il a récolté quelques fruits pour les analyser de manière plus détaillée.

    Pauline n’est pas rassurée de voir ces traces de civilisation. Elle tient absolument à ce que l’on s’enfonce plus profondément dans la forêt sauvage pour passer la nuit. En tout cas, l’impression que cela m’a donnée, c’est que des gens qui prennent aussi bien soin de leur terre ne sont probablement pas tout à fait sauvages.

  • Début de l’aventure

    2 juin 1885

    Depuis quelques jours la compagnie des Alendiers s’est installée en ville. Même si mère m’a interdit de traîner autour de leur camp, je n’ai pas pu résister. Voir ces ballons s’élever dans le ciel pour les patrouilles de reconnaissance me fascine. Je sais qu’elle à peur, depuis la mort de père pendant la grande exploration. Elle n’a qu’une crainte : qu’on rejoigne la compagnie. Mais explorer le monde, découvrir, n’est-ce pas là ce que chacun recherche, ce à quoi père nous destinait depuis toujours ?

    4 juin 1885

    Hier, j’ai entendu Alisan parler de l’île des Brumes. C’est pour cela que la compagnie est ici. Avant sa disparition, j’ai souvent discuté avec père de cette île mystérieuse. Pour lui, c’était la chasse gardée de la compagnie, une terre à explorer. La brume empêche les navires d’approcher, aucun marin de Jison n’ose y aller à part le vieux Patson. Mais peut-on vraiment croire tout ce qu’il raconte ?

    Des affiches ont été placardées dans toute la ville : la compagnie recherche des dessinateurs pour accompagner la prochaine exploration de l’île. Une chance inespérée ! Si j’arrive à rencontrer le recruteur sans que mère ne le sache, je suis sûr d’être pris. Il faut absolument que je leur montre mes carnets.

    5 juin 1885

    Les ballons sont prêts. Préparer mon sac sans que mère ne le sache n’a pas été facile. Heureusement que la compagnie fournit la plus grande part de l’équipement, je n’ai pas eu besoin d’un gros sac. J’ai prétexté que je partais au marché ; le décollage est prévu en fin de matinée. J’ai hâte.

    6 juin 1885

    Le voyage n’a pas été de tout repos. J’étais prévenu, mais je dois dire que la violence des vents que nous avons traversés pour atteindre l’île m’a laissé tremblant. Surtout, quel contraste avec le calme plat et pesant, presque palpable, qui nous attendait sur l’île.

    Nous avons débarqué sous un temps doux et calme au nord-est de l’île, sur un plateau abrupt surplombant le reste du territoire. Le silence est presque étouffant, comme si l’île elle-même retenait son souffle.

    À peine avions-nous posé les pieds à terre qu’une sorte de cerf aux bois majestueux s’est approché. Nous sommes restés interdits quelques secondes avant qu’Alisan ne me pousse du coude et ne pointe mon carnet du doigt. J’ai immédiatement croqué la créature, notre première rencontre. D’apparence massive, ses bois semblent abriter une forêt. Des oiseaux y nichent, interrompant leurs chants à notre vue. Ses longs poils lui donnent l’apparence d’un vénérable sage, d’un gardien.

    Après nous avoir jaugés, comme pour vérifier nos intentions, il s’est retourné, disparaissant au loin sur le plateau. Cette première rencontre m’a laissé sans voix, mais confiant quant à la suite de notre exploration. Je l’ai appelé Boiforet (Cervus Silvae Coronam).

  • (Mes)Aventures

    Je voulais jouer au jeu de rôle avec mes enfants, j’ai testé plusieurs systèmes dont donjon et chenapan que je trouvais trop déséquilibré ou D-Start que je trouve très bien mais assez limité. Je cherchais quelque chose de vraiment simple et flexible, pour pouvoir improviser des histoires et partager des moments ludiques avec eux sans me prendre la tête avec des règles compliquées et j’ai donc décidé d’écrire mon propre système.

    Le concept est assez simple : le système tient sur une seule page. J’ai opté pour des règles légères, utilisant uniquement des dés à six faces, ce qui rend le jeu super accessible même pour les petits dès 5 ans. Chaque personnage est défini par quatre caractéristiques principales : Force, Agilité, Intelligence, et Magie ou Technologie. J’ai ajouté une liste de compétences pouvant être utilisées dans plusieurs univers de jeux qui donnent des dés supplémentaires pour les tests, ce qui permet pas mal de personnalisation sans complexifier les choses.

    Le système avec des d6 sans calcul est simple pour les enfants mais pas forcément évident en terme d’estimation des probabilités. Comme on peut lancer plusieurs dès, ça peut rapidement devenir simple de réussir toutes ses actions. Il faudrait trouver un système d’équilibrage. En attendant, voici une table de proba qu’il faudrait que j’inclus dans la règle pour référence :

    Comme j’aime bien l’utilisation de tables aléatoires j’en ai ajouté quelques unes ainsi qu’un oracle. Ça alimente l’imagination et ça permet vraiment de créer des aventures « sur le pouce ». Je peux jouer avec eux comme un joueur tout en menant la partie afin qu’on construise vraiment l’aventure ensemble. Avec les tables aléatoire, on peut atterrir dans un monde de fantasy, de science-fiction ou même de Steampunk en quelques lancers de dés. J’ai aussi inclus un système pour enregistrer l’aventure. Comme ça, si on veut, on peut jouer plusieurs sessions dans le même univers avec une continuité.

    Je suis aussi en train de regarder pour un ajout, un système pour gérer des enquêtes basé sur l’épuisement des dés, un peu dans le style de Cthulhu Hack. Ça devrait ajouter une couche de stratégie pour les scénarios qui nécessitent de mener des investigations.

    Ce serait quelque chose comme lancer un d6 en fouille ou discussion. Si le résultat est supérieur à 1, c’est une réussite. Sinon, le niveau de fouille ou de discussion diminue (l’indice est quand même obtenu mais il y a aussi un événement indésirable). Après 3 échecs, le score à obtenir est doit être > 2, puis >3. Lorsque que le dé est épuisé, il est nécessaire de faire des actions pour le récupérer ou de trouver un autre moyen d’investiguer.

    Jouer à ce jeu avec les enfants, c’est top. Non seulement ça booste leur créativité, mais ça nous permet aussi de partager des moments de complicité. On discute, on imagine ensemble, et je vois vraiment leur esprit s’ouvrir et s’adapter aux situations. C’est gratifiant de les voir résoudre des problèmes et développer des compétences sociales en jouant.

    En gros, « (Mes)Aventures » c’est mon petit projet pour fusionner amusement familial et développement personnel pour les petits. Et qui sait ? Peut-être que ça pourrait plaire à d’autres familles aussi !

    Voici pour ceux qui serait intéressé les PDF complet et uniquement des fiches personnages/aventure.

    N’hésitez pas à commenter ou proposer des améliorations.